Question aux croyants: Pourquoi croyez vous en Dieu ?

Cette question est confondante de simplicité, peut etre même est elle naive mais j'ai quand même envie de la poser car vos réponses m'interessent beaucoup. Pour ma part, je ne suis pas vraiment croyant, simplement agnostique mais si j'etais croyant c'est l'extreme complexité de la vie qui me ferait imaginer une intelligence superieure qui en soit à  l'origine.

Bonsoir, Mic777 !

Au départ, c'est par conditionnement culturel : dans ma jeunesse, il y avait ceux qui croyaient en Dieu et pour qui c'était important, ceux qui croyaient en Dieu de manière culturelle, et ceux qui ne croyaient pas en Dieu (avec plus ou moins de véhémence). Pour ma mère et pour les tantes de mon père, le christianisme et la pratique religieuses étaient importants. Mon père, lui, était assez indifférent à la chose religieuse. Ensuite, quand j'avais 6-7 ans, ma mère a rejeté l'église catholique (je pense que c'est à cause de l'encyclique "Humanae vitae" du pape Paul VI, qui refermait sous une chape de plomb le souffle libérateur qui avait suivi le concile de Vatican II, et qui imposait la voix du pape, des évêques et des prêtres (tous célibataires) pour gérer la vie des couples. Je pense que ma mère a mis Dieu et toutes les religions dans le même sac. Mais jusqu'à mes 14-15 ans, j'ai continué les processus qui avaient été lancés par ma famille (catéchisme, messes dominicales, première communion, profession de foi, confirmation). Puis je m'en suis désintéressé, comme la quasi-totalité des jeunes de ma génération.

A 17 ans, j'ai rencontré une personne dont la vie m'a marqué (ses paroles, ses actes, sa prière, ses activités associatives et humanitaires...). Ceci dit, c'est peut-être simplement parce qu'elle m'a donné l'assurance que j'étais quelqu'un d'aimable. Dans mes premières années de jeune croyant, il y avait aussi des monceaux de scrupules, de peur de l'enfer, de peur du jugement... Je ne savais pas trop s'il fallait aimer le Dieu de Jésus, ou s'il fallait craindre ses colères et chercher à être "dans ses petits papiers". J'ai voulu devenir religieux, peut-être pour camoufler ma peur des personnes de l'autre sexe derrière un pseudo-sacrifice de ma vie affective et sexuelle. Mais une fois au couvent, je suis tombé sur le livre "le Dieu pervers", du jésuite Maurice Bellet, et j'ai peu à peu pris conscience qu'il y avait plusieurs "Dieu" présentés comme le Dieu de Jésus Christ, et qu'un seul devait être le bon. Se débarrasser des idoles est l'affaire d'une vie, mais je peux témoigner qu'il y a quelqu'un qui m'accompagne "à l'intérieur" de moi. Quelqu'un de bienveillant, capable de douceur, mais aussi d'agacement, d'humour, aussi, j'ai l'impression. Je suis peut-être un peu dérangé, mais jusqu'à présent, comme il ne semble pas vouloir que je trucide les gens autour de moi, j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir  :-)

coucou Mic !  Je ne crois pas dans le dieu des religions, trop anthropomorphe mais j'y ai cru jusqu'à l'âge adulte.   C'était parce que j'ai été élevée dans un milieu catholique intégriste, puis je suis passée par une phase mystique qui ne se souciait plus des dogmes des religions tout en pouvant encore dire qu'on en était...  J'aimais bien les discussions avec les moines du monastère de mon frère, et ça a continué même après que j'aie perdu la foi.  

PS je suis Triskel sur l'autre forum

@Schpatz:au détour de ces forums religions, j'ai rencontré beaucoup de personnes qui avaient une relation tres privilégiée avec Dieu ou à tout le moins qui l'affirmait. Ca va du ressenti d'une présence bienveillante, comme toi, à une communication directe avec le Createur. Certains ont l'air un peu farfelus mais d'autres tout à fait equilibrés. Je te range parmi ces derniers (je ne te connais pas mais ton ecriture dénote un esprit ordonné). Ca ne veut pas dire que je crois sur paroles ces gens et toi mais je ne juge pas. Je reste en suspension de jugement. Peut etre est ce vrai, peut etre pas.

Sinon, peux tu préciser cette histoire de faux dieux que tu as évoquée ? Ca me fait penser à la doctrine gnostique qui considere, si je ne fais pas d erreur, Yahvé comme un usurpateur. Est ce qu'il s'agit de la meme chose?



@Leela: nos parcours se ressemblent un peu. J'ai commencé par croire. Puis une phase mystique et désormais l'agnosticisme. Mais je n'ai pas vécu dans une famille integriste bien que mon pere ait eu un rapport tres contraignant à la religion (judaisme).

En fait, j'ai "perdu la foi" suite à une seule question d'un ami athée, avec qui j'avais déjà passé de loooongues soirées à discuter de cela. Il était 3h du mat', je prends congé et sur le pas de la porte, il m'a dit "en fait je ne comprends pas pourquoi tellement de gens y croient depuis 2000 ans"? J'ai cherché la réponse, elle est venue très vite et elle a balayé toutes les croyances attachées aux religions. Mais pas à l'aspect "mystique" qui lui ne dépend d'aucune religion.

Mic777 a écrit:

peux tu préciser cette histoire de faux dieux que tu as évoquée ? Ca me fait penser à la doctrine gnostique qui considere, si je ne fais pas d erreur, Yahvé comme un usurpateur. Est ce qu'il s'agit de la meme chose?

Mon avis de chrétien : quand Jésus parle de Son Père, je pense qu'il se réfère à Yahvé (ou disons "hashem": les juifs n'aiment pas qu'on donne une appellation à Dieu, pas plus Yahvé qu'Adonaï, El Shaddaï ou Elohim), au Dieu d'Abraham, d'Isaac et Jacob. Je crois que Jésus avait une connaissance spécifique de celui qu'Il appelle Son Père, une relation vraiment filiale.

Mais la connaissance que les chrétiens ont du Père (du Dieu de Jésus), si cela ne vient pas de ce que Jésus dit de Son Père, est partiale et superficielle. Et on peut dire la même chose de ce que les hébreux, les judéens puis les juifs confessent du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob : Jésus parle de quelqu'un qu'il connait (si on croit en Jésus messie et fils), et on ne peut connaître vraiment Dieu qu'au travers de ce que Jésus dit de Lui.
Malgré cela, juifs et chrétiens reconnaissent une inspiration des livres du premier testament (ou ancien testament, ~la bible hébraïque). Mais même avec l'inspiration qu'on leur reconnaît, cela reste des livres écrits par des hommes, et ce qu'ils disent de Dieu n'est pas toujours très fiable, souvent très anthropomorphique. Et les croyants propagent des images de Dieu plus ou moins déformées, faussées, dont certaines donnent cruellement des boutons... J'espère que ces Dieu.x là n'existent pas !