Fleur du désert [ mutiliations génitales, au nom de quoi ?]

Je viens de voir le film "Fleur du désert" qui relate la vie d'un mannequin africain Warris Dirie.
Née dans une famille nomade en Somalie, elle est excisée et infibulée à l'âge de trois ans. A l'aube de sa puberté, elle s'enfuit pour échapper à un mariage arrangé et est envoyée en Angleterre dans une ambassade où elle travaillera comme domestique.
Quand la Somalie s'écroule et que l'ambassade ferme, elle se retrouve livrée à elle-même dans un pays dont elle ne connaît pas encore la langue. Elle fait des petits boulots puis est remarquée par un photographe qui l'introduit dans le milieu du mannequinat.

Elle révélera à une journaliste les mutilations génitales dont elle a été la victime durant l'enfance puis deviendra l'ambassadrice de l'ONU contre l'excision.

Citation :

L'excision consiste a retirer le clitoris et parfois les petites lèvres. L'infibulation est l'opération par laquelle les grandes lèvres.


Une excision est, dans son sens le plus général, l'ablation d'une partie de tissu biologique. Mais le terme excision est plus communément utilisé pour désigner l'ablation du capuchon clitoridien voire du clitoris en entier.

L'excision du clitoris, qui est une mutilation génitale féminine (MGF), implique l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris (clitoridectomie) et de son capuchon. Elle est parfois accompagnée de l'ablation des petites lèvres et de la suture des grandes lèvres. Cette mutilation est illégale dans la plupart des pays du monde1. De nombreuses organisations militent pour son abolition mondiale. L'excision présente plusieurs variantes qui diffèrent par l’étendue de l’ablation et les pratiques annexes.

Citation :

L’infibulation (dérivé de fibule, agrafe Page d'aide sur l'homonymie) est la suture de la majeure partie des grandes ou des petites lèvres de la vulve, ne laissant qu’une petite ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. Elle est habituellement pratiquée sur une adolescente prépubère dans le but de lui empêcher tout rapport sexuel vaginal.

Ces mutilations ont souvent lieu dans des conditions d'hygiène déplorable et la victime peut perdre la vie à cause d'une infection ou bien à cause d'une hémorragie.

La femme infibulée devra être ouverte le jour de son mariage avec un instrument tranchant. Et que dire des complications à l'accouchement ?

Qu'est-ce qui motive de telles pratiques ? Ces traditions se perpétuent de mère en fille et sont perpétrées par des femmes sur des femmes. Parfois on se réfère à un texte religieux même si celui-ci ne dit rien, n'impose rien.
C'est la vision anthropologique qui est souvent en cause. Une jeune anthropologue me disait que pour changer les choses à la racine, il fallait changer d'abord la vision de l'être humain dans certaines peuplades.

C'est une coutume qui vient de l'Egypte ancienne: les femmes nobles y étaient soumises, et la mode se serait répandue vers "le peuple".

Il faut distinguer l'excision (ablation du clitoris) et infibulation (retirer les "lèvres" et tout cicatriser ensemble, comme elle a subi, en plus.)

Cette coutume est répandue en Afrique noire et n'a aucun lien avec l'Islam, quoiqu'un texte des hadiths (?) dise que c"est "pour l'honneur" des femmes.

Un ami tunisien qui se dit avoir été un grand séducteur m'a dit que beaucoup de femmes Nord Africaines ont un clitoris de plusieurs centimètres, qui peut en atteindre jusque 10, et qui est très gênant.  Il peut faire penser à une verge, raison pour laquelle son ablation rendrait la femme "plus féminine".

L'islam est opposé aux mutilations, avec exception de la circoncision, mais qui a une origine hygiénique: le sable dans les replis de peu cause des irritations et infections.

Citation :

C'est la vision anthropologique qui est souvent en cause.

c'est une manière élégante de dire "la vision de la femme esclave de l'homme".

En Egypte, 80% des femmes seraient encore excisées, y compris chez les chrétiennes.
Le gouvernement avait tenté de l'interdire, mais devant la levée de bouclier des imams, aurait fait marche arrière.
Une honte.

C'est atroce et cause des douleurs pendant toute la vie, pour celles qui y survivent.

Citation :

c'est une manière élégante de dire "la vision de la femme esclave de l'homme".

Dans la peuplade dont elle parlait, la femme n'était pas seule en cause. Effectivement les droits de la femme y passaient à la trappe, mais les hommes aussi subissaient des mutilations génitales.

Tu parles de circoncision pour raison hygiénique mais la manière de la faire n'a parfois rien d'hygiénique et peut consister en un véritable épluchage du gland, fort douloureux et dangereux. Sans compter que l'épluchage peut aller plus loin dans certaines ethnies. Des petits garçons meurent aussi suite à une circoncision, d'infection ou d'hémorragie.

Je ne me souviens plus du nom de la peuplade dont cette jeune femme parlait, mais il s'agissait d'une vision de l'humain, très différente de la nôtre, où il fallait, chez les deux sexes, retirer des "choses en trop" qui faisaient des personnes non charcutées des démons. La mutilation était censée les purifier.

Évidemment, une telle anthropologie ne relève pas de la croyance islamique mais de croyances primitives, ancestrales.

Le recours aux lois répressives n'est pas toujours la meilleure solution pour faire cesser ces pratiques. Heureusement, elles sont en recul depuis plusieurs décennies, mais encore trop de femmes (ou d'hommes) en sont les victimes.

Des solutions ? Conscientiser les exciseuses, leur donner un métier, changer les mentalités en profondeur en faisant prendre conscience des conséquences de ces mutilations.

dans le village de 30.000 habitants où j'allais en Haut Egypte, où l'excision touchait la quasi totalité des femmes (chrétiennes) une religieuse est arrivée à l'éradiquer complètement, à force d'information, de persuasion, de faire témoignée des excisées dans les écoles, les familles, pendant une trentaine d'année. Pour les dernières, ce sont les enfants qui allaient en délégation dans les familles pour demander qu'on n'excise pas la petite fille.

Les arguments qu'elle employait étaient étaient évidemment la souffrance, les séquelles, les décès, mais aussi que la femme, n'éprouvant plus de plaisir, en procurerait moins à son mari qui "irait voir ailleurs".

Comment ces chrétiens justifiaient-ils ces mutilations ?

comme j'ai expliqué plus haut.

Ça prouve en tous cas qu'elles n'ont rien à voir avec aucune religion.