Les nonnes abusées

Après la pédophilie, la "folle gayté" des cardinaux au Vatican, les nonnes abusées.

J'ai regardé le reportage, hier.
C'est tout bonnement écoeurant
https://www.arte.tv/fr/videos/078749-000-A/religieuses-abusees-l-autre-scandale-de-l-eglise/?fbclid=IwAR3Uh1ENwtm2Mka6RJR5jaDjxBYsh4b8GXTZaBGQkX7-thIRrRWiKQH2FJY

Arte a écrit:

97 min
Disponible du 04/03/2019 au 03/05/2019

Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.

Depuis des décennies, des religieuses de tous les continents sont abusées sexuellement par des prêtres prédateurs. Une enquête glaçante sur le dernier scandale de l’Église catholique.

Si la parole des victimes de prêtres pédophiles s’est libérée ces dernières années, celle de sœurs agressées sexuellement par des hommes d’Église peine eà franchir le mur du silence. Pourtant, elles sont nombreuses, partout dans le monde, à subir des viols par des ecclésiastiques abusant de leur autorité. Certains prêtres n’hésitent pas même à détourner les textes des Évangiles pour disposer impunément du corps des religieuses. Lesquelles, lorsqu’elles se retrouvent enceintes, sont exclues de leurs congrégations ou contraintes d’avorter. Quand ces crimes sont avérés, les coupables sont seulement mutés par la justice cléricale. Dans les années 1990, après plusieurs années d’enquête dans vingt-trois pays et sur quatre continents, deux missionnaires américaines transmettent l’une et l’autre au Vatican un rapport documenté sur ces abus sexuels. Mais leur cri d’alarme reste sans réponse. En mars 2001, le journal américain The National Catholic Reporter publie pour la première fois ces révélations. Des parlementaires européens, qui se saisissent de l’affaire, font alors adopter une résolution sommant le Saint-Siège de réagir. Depuis, malgré des dénonciations répétées au sein de l’institution, trois papes se sont succédé, sans jamais remédier aux violences sexuelles perpétrées contre les religieuses.

Tragédie intime
Au fil d’une rigoureuse investigation menée pendant deux ans sur quatre continents, avec la collaboration de la journaliste Élizabeth Drévillon, Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin lèvent le voile sur l'effroyable réalité qui ronge le clergé catholique depuis des années. Pour la première fois, des religieuses victimes se confient à cœur ouvert sur leur tragédie intime, brisant l’omerta imposée par le Vatican. Outre leur courageuse et douloureuse parole, ce documentaire livre des témoignages rares de mères supérieures ou d’hommes d’Église, dont un proche du pape François, engagés dans la lutte contre ces agressions sexuelles. Il interroge aussi des responsables religieux soucieux de repenser les rapports entre genres au sein de leurs congrégations. Des dérives mafieuses de certaines communautés cléricales aux avortements forcés jusqu’aux méthodes employées pour étouffer le scandale, une plongée glaçante au cœur d’un des plus anciens tabous de l’institution catholique.

C'est su, c'est connu, depuis longtemps mais dès qu'un lanceur d'alertes se pointe, on le met sur une voie de garage.

Le Père Pierre Vignon a été écarté de l'officialité (tribunal ecclésiastique) de Lyon parce qu'il ne mâchait pas ses mots ... et ses sanctions !
Les prêtres jugés sévèrement au niveau du diocèse sont pratiquement relaxés à Rome.

C'est vraiment à dégueuler.

L'intro


Thema

je n'ai pas lu...  le sujet ne me passionne pas assez.  
Mais j'applaudis la dénonciation, bien sûr !

Pour moi, c'est encore une conséquence du célibat forcé. Je suis sûre qu'une grande partie de ces viols auraient été évités si les prêtres étaient mariés... et surveillés par leur épouse !

Et si on avait ordonné des femmes ! Pour qu'elles ne dépendent plus d'un homme pour les sacrements.

Quand j'ai vu le reportage, c'était à regretter le temps des grilles au parloir et au confessionnal, ou celui où les nonnes allaient toujours deux par deux.

Autrefois, tout était fait pour que les nonnes en clôture n'aient aucun  contact avec les hommes, même les prêtres. C'était au point que si le prêtre entrait en clôture pour confesser une nonne malade, il était accompagné jusqu'à la chambre par deux nonnes voilées et l'une restait près de la porte qui devait rester entrouverte de façon à ce qu'elle puisse voir ce qui se passait, mais pas écouter.

Et puis, tu te demandes quelle formation on a donné à ces filles sur la conscience et la chasteté pour qu'elles se laissent ainsi dominer sans pouvoir en parler.

L'une des victimes du reportage était membre de l'Oeuvre qui n'est pas, contrairement à ce qu'on dit dans le reportage, une congrégation mais une société de vie apostolique. Soit. L'Oeuvre prête le flanc à la critique depuis plus de trente ans : culte de la personnalité envers la fondatrice, dès son vivant. Lavage de cerveau. Captation d'héritage ...

Il a fallu un an ou deux pour que cette pauvre fille à qui on avait bourré le crâne arrive en parler.
Le violeur a reconnu les faits. On s'est contenté de l'envoyer ailleurs, avec d'autres jeunes filles. Elle, on a acheté son silence quand elle est partie : 3000€ pour redémarrer dans la vie à condition de signer un papier où elle s'engageait à la boucler.


Le reportage repasse en entier ce soir à la RTBF avec un "à votre avis", un débat ensuite sur le sujet.

J'ai du mal à comprendre quand même !  ces nonnes sont censées être majeures et on ne me fera pas croire qu'elles se sont laissées violer en disant une prière. 

Par contre, le lavage de cerveaux, oui mais pas sexuellement, je n'y crois pas : il devait avoir consentement.

Et tu te trouves pas bizarre, toi, que tout tombe en même temps ? moi si...

Comme Leela, je n'ai pas regardé (d'ailleurs mon mari n'aurait pas voulu non plus et on a arrêté de se chamailler pour les émissions télé).

Je ne sais pas si je regarderai le re play…

Il est difficile de résumer une enquête d'une heure et demie en quelques lignes.

La définition même du viol, c'est qu'il n'y a pas de consentement.  
Je te rappelle que lorsqu'on n'est pas en état de donner son consentement, on n'est pas consentant.
Une femme ivre, une femme inconsciente n'est jamais consentante.
Et une femme en détresse psychologique face à un prédateur que tout le monde tient pour un saint, qui la subjugue avec des arguments pseudo-spirituel n'est pas en état de donner un consentement valide.

Tu ne te serais jamais fait avoir ?
Ben tant mieux.
Mais tout le monde n'a pas ta maturité et ta force de caractère.

Le pape lui-même a reconnu publiquement, et il n'y a pas si longtemps que cela avait lieu, qu'un fondateur (Marie-Do) avait abusé de religieuses ...
Il trouvait peut-être qu'il n'y avait pas assez de scandales et il s'est tiré une balle dans le pied ?
Ajoutons ça à  la pédophilie et à la folle gaité des cardinaux de la curie, ça fera le tiercé gagnant, a-t-il pensé !

Je trouve que remettre en doute la parole des victimes c'est leur manquer de respect.

Si tu ne veux pas voir l'enquête qui a duré deux ou trois ans, durant laquelle les journalistes ont tout vérifié pour assurer leurs arrières, ont interrogé des proches du pape et ... un prêtre prédateur en aveu (qui explique bien que la soeur ne voulait pas) ... Lis tout de même le témoignage de Doris Wagner  : https://www.avref.fr/temoin-doris-wagner.html

Doris Wagner AVREF a écrit:

En même temps, il enfreignait les règles, car nous n'étions pas censés parler de questions personnelles. Et finalement, je n’étais pas capable de l'aider et n’étais pas censée le faire. Il ne m’est jamais venu à l’esprit, que ce n’était pas de l’aide qu’il cherchait, mais autre chose jusqu'à ce qu'il commence à me toucher. A ce moment, je fus vraiment alarmée. J’avis terriblement peur. Bien que j’eusse aussi peur de ma supérieure que je l’avis de lui, dans ma détresse, je décidai de me tourner vers elle. Le résultat fut comme je l'avais prévu : elle me blâma pour le fait qu’il m’ait parlé. Elle était furieuse et me dit de rester loin de lui. Pas moyen de lui faire comprendre à elle, que ce n'était pas moi, mais lui qui cherchait toute occasion d'être près de moi. Maintenant, le seul moyen de lui échapper semblait être la confrontation directe. Je dis que ce n'était pas bien de sa part de me parler de questions personnelles. Il n’a réagi en aucune façon. Je lui écrivis une lettre pour lui demander de me laisser tranquille. Il répondit qu'il comprenait et que nous devrions parler tranquillement de tout cela le soir même. Pour ce faire, il arriva dans ma chambre après la prière du soir. Au lieu de dire quoi que ce soit, cependant, il commença à me déshabiller. – J’étais gelée, effrayée à mort. Et j'ai su immédiatement non seulement de quoi il s’agissait, mais aussi que j'étais complètement dans ses mains. Sans lieu en dehors de ma chambre pour prendre la fuite, aucune personne à joindre. Et aucun moyen de le blâmer pour ce qu'il faisait : jamais personne me croirait quand je dirais. Il était le prêtre. J'étais la femme. Je m’entendais lui répétant : " Arrêtez, arrêtez. Vous ne devez pas le faire. Ce n'est pas permis. " J'ai essayé de tenir ses mains pour l'empêcher de continuer, mais j'étais de loin trop faible. Alors je l’ai laissé passer. Ça m’a fait si terriblement mal. Je saignais. Et je sentais comme si tout ce qui était resté de moi-même était en passe d'être éteint. Je me souviens à peine des semaines suivantes. Je sais, seulement qu'il est venu encore et encore. Je ne me souviens pas combien de fois.

Consentante ?!
Elle n'avait qu'à partir ?
Si tu lis ce qui précède cet extrait, tu comprendras qu'elle n'était pas en état de réagir.

Une autre religieuse, 6 ans de dépression après les abus. Consentante ?
Une jeune fille en pré-postulat abusée par un frère de Fesse-Jean (je ne peux pas les piffer) 30 tentatives de suicides. Elle était consentante ?

A ce moment du reportage une religieuse congolaise qui a pété un plomb devant tous ces enjupés explique que des congrégations très pauvres (du Tiers-Monde) envoient les soeurs étudier à Rome, sans leur donner les moyens de survivre.
Elles sont donc réduites à la mendicité, se mettent sous la protection d'un prétendu bienfaiteur qui en profite, quasi prostituées par leur congrégation.

Une soeur congolaise violée à Rome par un prêtre de sa communauté s'est retrouvée enceinte, a été écartée par sa congrégation envoyée à Rimini, sans logement ni argent.
Elle s'est retrouvée dans un foyer pour femmes en difficulté. La supérieure l'a poussée à abandonner son enfant, pour qu'elle puisse réintégrer sa  communauté. Et puis après l'accouchement, elles l'ont renvoyée.
Et là, le proche du pape explique que la congrégation devait porter secours à la religieuse et pas ce qu'elle a fait, et prendre soin de l'enfant.
La supérieure générale l'a renvoyée comme une malpropre alors qu'elle était une victime.

Dans les pays pauvres, il arrive qu'une supérieure pousse les jeunes soeurs dans les lits des prêtres pour du fric et les fait avorter même presque au terme de la grossesse.
L' ex-soeur qui raconte ça et qui a fini par sortir dégoûtée de la congrégation, a été menacée de mort par ses anciennes consoeurs.

Maintenant , c'est le témoignage de sr  Marie-Paule Ross, religieuse canadienne sexologue et psychothérapeute qui vient en aide à des religieuses abusées.
Ça a déplu : sa hiérarchie l'a exilée bien loin de Montréal, dans un coin perdu du Canada.

On la voit prendre en charge un prédateur repenti qui reconnaît que sa victime était sous son emprise et certainement pas consentante.
Le gars s'est rendu compte tout seul qu'il déconnait et a demandé de lui-même a suivre une thérapie, mais c'est une exception.

Un article du Parisien

Le Parisien a écrit:

Religieuses sexuellement agressées : enquête sur le dernier tabou de l’Eglise

Si la parole des enfants abusés sexuellement par des prêtres s’est libérée, celle de religieuses dans la même situation reste marginale. Le président de La Parole libérée y voit potentiellement un «énorme scandale».
[...]


« On est là au nom de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ, c’est un Dieu qui libère, qui fait vivre, qui remet debout. Alors quand un frère agresse une sœur, il y a, en plus d’une violence physique et psychique extrême, une violence spirituelle. L’agresseur vient briser le corps, briser le plus intime de la foi de quelqu’un dans son rapport à Dieu », dénonce sœur Véronique Margron, présidente de la Corref, qui « invite toutes les victimes » à s’exprimer et à « faire remonter la parole du fond du tombeau ».

Pour la psychiatre Muriel Salmona, auteure du « Livre noir des violences sexuelles » (Dunod), ce crime à « huis clos » se rapproche de « l’inceste ». « Là où ces sœurs devraient être le plus en sécurité, elles sont exposées », explique la présidente de l’association Mémoire traumatique.


«Plus l’emprise est forte, moins la parole se libère»

Ces prêtres qui ont un sentiment de toute-puissance ne choisissent pas leurs proies au hasard. « Ils vont chercher celles qui sont dans une situation de grande vulnérabilité, qui ont, par exemple, déjà subi l’horreur d’un viol dans le passé et ont une image d’elles catastrophique », décrypte-t-elle. « Le pouvoir marqué d’une sorte de sceau du sacré aggrave l’emprise de personnalités perverses », souligne, de son côté, sœur Véronique Margron.

« Or, plus l’emprise est forte, moins la parole se libère et donc plus les prédateurs sont sécurisés dans leurs actes », en déduit François Devaux, de La Parole libérée. L’autre obstacle à la révélation des faits tient à l’organisation même des communautés religieuses. « Chacun des instituts est autonome dans son gouvernement et est lié au droit pontifical, à Rome », précise Véronique Margron. L’indépendance vis-à-vis des diocèses favorise ainsi la loi du silence.

http://www.leparisien.fr/societe/religieuses-sexuellement-agressees-enquete-sur-le-dernier-tabou-de-l-eglise-11-06-2018-7766382.php?fbclid=IwAR0mUI6IqheerLMWyEJoojFy8T8HwT4QFfwYRuuuLevFLWRNUly4If6ohHg

Depuis 2019, ça en est où maintenant ?

je n'ai pas compris l'affaire du Père Rouvillois (de St Jean) qui a été réhabilité mais veut partir de là pour exercer dans un diocèse. Seulement, aucun évêque n'en voudrait !!! ???

Tu en voudrais, toi ?
On me dit communauté St Jean, que ce soit pères ou soeurs, et je m'enfuis en courant.

lhirondelle a écrit:

Tu en voudrais, toi ?
On me dit communauté St Jean, que ce soit pères ou soeurs, et je m'enfuis en courant.

il y a de la place par ici : nous avons 3 prêtres pour 25 clochers (dont deux sont exorcistes juste pour le doyenné). Je peux te dire que je n'en vois pas souvent !!

Comme "ça tourne" pour la messe, il y en a une à ma paroisse tous les 36 du mois... sinon, il faut aller à une des messes ailleurs.

Comme je ne conduis plus, je ne vais pas demander à mon mari de m'y conduire (et lui resterait dans la voiture en râlant)