Le harcèlement

Je voulais vous livrer mes dernières réflexions suite à un reportage sur le harcèlement vu à la TV.  

D'abord je veux préciser que je suis évidemment tout à fait "contre" et qu'il faut éduquer les enfants à ne pas le pratiquer, et tout aussi contre dans le milieu professionnel.

En fait j'ai été harcelée toute mon enfance par mes camarades de classe (jusqu'à 13 ans) et aussi parfois dans ma profession, où j'étais une des rares femmes.  

Heureusement j'ai eu des parents aimants et cela m'a construit une base solide.  

 Je me suis rendu compte que c'est tout cela qui a forgé ma personnalité.

Je me suis lancée dans des direction atypiques.  Libérée des obligations sociales, j'ai beaucoup de temps pour développer mes passions.

Voilà, c'était ma réflexion: un peu de harcèlement peut être bénéfique, il faut apprendre à le gérer, prendre confiance en soi... 
En fait j'étais ravie d'être différente de mes camarades et le la société bourgeoise, bien pensante, catholique et régie par un tissus serré de conventions, qui dictaient notre comportement, notre orientation professionnelle, nous coinçaient dans un rôle de parfaite mère de famille...  Même toute petite, je refusais ce monde là.
J'ai aussi appris à être totalement indifférente à ce que les gens pensent de moi et disent: je fais "à ma tête" et puis c'est tout, je ne cherche pas à plaire et ça c'est une immense liberté !  Les seules fois où ça m'a gêné et que je n'ai pas pu me défendre était dans mon métier: ma réaction est de fuir, or là j'aurais dû confronter et contre attaquer.

L'apprentissage de la vie c'est aussi apprendre à être soi-même, à savoir bien réagir face aux multiples agressions: toute notre vie, nous y seront confrontés.  Même si j'approuve l'intention anti-harcèlement, je trouve qu'on a tendance à sur-protéger les enfants actuellement, ce qui les rend fragiles: par exemple les ados élevés dans un cocon seront désarmés face au harcèlement "moderne"...

Bonsoir

Je découvre ce fil…

Cela dépend du harcèlement… le téléphone parfois, nous le décrochons pour arrêter d'être harcelés par les vendeurs de n'importe quoi…

J'ai mis aussi le holà avec un voisin qui venait et prenait des initiatives que je n'approuvais pas ou me ramenait des légumes de son jardin que je n'avais pas envie de préparer ou que je n'aimais pas. Sa femme, pareille : dans l'intention de rendre service, c'est vouloir entrer dans notre chez nous et diriger "mais tu fais ceci, mais tu fais cela, etc"

A la fin, ils ont compris aussi que venir chez nous à 9h du matin, c'était trop tôt.

Par contre, ma belle-soeur a été harcelée sexuellement par son employeur et a eu peur de porter plainte. Elle a finalement réussi à quitter son emploi après en avoir trouvé un autre en demandant un "congé formation".
Je pense que là, ça aurait été normal de dénoncer le bonhomme.

En fait, il y a toutes sortes de harcèlements… et j'aime bien la fin de ton post Leela : apprendre à être soi-même face aux évènements.

Je ne me suis jamais faite harcelé à l'école, quand on m’embêtait je me battais, est-ce vraiment mieux ?

C'est ce que j'ai fait aussi et, oui, je trouve que c'est mieux que se laisser marcher sur les pieds. D'ailleurs, se laisser dicter ce qu'on doit faire, ce n'est pas non plus normal.

On harcèle celui ou celle qui a une fragilité, ne rend pas les coups, la bonne poire.
Mais l'enfant harceleur (je ne parle d'adultes) est aussi en souffrance : s'il harcèle c'est pour attirer le regard de ceux qui sont spectateur du harcèlement et laisse faire.

Oui, et il y a aussi le problème des adultes (instituteurs, éducateurs) qui regardent sans trop pouvoir intervenir, sinon l'enfant harcelé sera encore plus mis à l'écart par les autres, qui se chargeront de lui "faire payer" ce qu'il est pris pour "un chouchou" ou "un mouchard".

Alors ? que faire ??

Un enfant harcelé qui avait trouvé le courage d'aller chercher de l'aide auprès de son institutrice c'est entendu répondre, mais tes petits camarades veulent juste jouer avec toi, affligeant.

oui, c'est cela qui est triste !

J'aimerais avoir l'avis de la "maitresse" lhirondelle : as-tu des cas semblables ? comment réagis-tu ? en parlez-vous en réunion avec les autres ?

Il y a quelques années, un petit garçon a tout d'un coup changé : il avait mal au ventre, il ne voulait plus venir à l'école, etc.
L'institutrice a compris qu'il se passait quelque chose. Elle a dû longtemps insister pour apprendre qu'un autre (à qui on aurait donné le Bon Dieu sans confession !) le harcelait. Il lui disait qu'il était bête, qu'il ne savait rien etc.
Mais cet autre petit garçon était aussi mal dans sa peau parce que son institutrice précédente avait quitté l'école, il lui était très attaché.
Oui des choses se mettent en place quand un enfant se fait embêter par un autre. On a déjà fait venir une équipe de l'extérieur pour donner des pistes contre les violences en cour de récré : diviser la cour en zones consacrées à des jeux ou activités plus mouvementées ou plus calmes.
Il y a aussi des boîtes pour y mettre ses émotions ou des enfants qui sont médiateurs etc.

Merci lhirondelle.

Ne pas se défouler sur son petit camarade quand on a des problèmes personnels, cela s'apprend, cela fait partie de l'éducation à donner aux enfants.

Il n'y a pas un adulte derrière chaque enfant, d'où ma question à lhirondelle de savoir comment ça se passe à l'école.

Je trouve son témoignage très bon, mais je ne sais pas si c'est partout pareil ?

J'avais une nourrice qui m'a donné de mauvaise habitude et de bons principes.

Je pense aussi que les éducateurs, instituteurs etc. doivent être formés et sensibilisés  à la problématique.
Ce n'est malheureusement pas le cas partout.
Je me souviens d'avoir écouté en faisant la file pour le contrôle technique (elle était longue !) une émission sur ce sujet et j'en ai retenu des éléments clés.
Par exemple quand on surveille une cour de récré, on ne peut pas tout voir mais il faut faire très attention aux angles morts : les petits recoins qui échappent au regard quand on reste toujours au même endroit.
Il faut aussi donner à l'enfant qui se fait embêter, les outils pour se défendre.
L'enfant harcelé a une mauvaise image de lui-même et inconsciemment renvoie cette image ce qui en fait une victime toute désignée.